Gesuch der Stadt Köln um Einrichtung einer Akademie mit 5 Fakultäten, Paris, 8. August 1808.
Im Rahmen seiner Pariser-Mission verfasste Thiriart eine fast 30 Seiten umfassende Denkschrift, mit deren Hilfe die Einrichtung einer kölnischen Akademie erreicht werden sollte. Darin ging er zunächst erneut auf die Geschichte des Bildungswesens der Stadt Köln ein und preist die alte Universität als älteste Tochter der Pariser Einrichtung. Nicht zuletzt die finanziellen Mittel sprächen für die Stadt als Standort einer Akademie. Oder um es mit Thiriarts Worten zu sagen: “Welche Stadt könnte mit ihr verglichen werden?”
HAStK, Best. 155A (Gymnasial- und Stiftungsfonds Akten), A 355/1 (Akten über die Errichtung einer französischen Universität in Köln, 1808/09), S. 43–68.
S. 43
No II
Memoire
pour la Ville de Cologne
tendant à y obtenir l’établissement
d’une Académie
composée de Cinq facultés
Si les importans resultats du nouveau système
d’enseignement public ont été prevus par le plus sage
des Monarques, si les hommes éclairés, si la généralité des
habitans de l’Empire français, pour qui les besoins de l’instruction
étaient devenus une calamité, ont accueilli avec joie cette organisation
salutaire, avec quelles esperances consolantes les avantages qu’elle promet,
n’ont-ils pas été sentis par les Villes, tant de l’ancienne que de la
nouvelle France qui, avant les émentes revolutionnaire, et la guerre,
étaient le siège d’Universités célébres dont elles retrouvent l’image
dans les Academies projettées?
Parmi les villes qui furent le berceau des lumières,
Cologne tenait un rang distingué, son Université s’était acquis
des droits à la reconnaissance des Nations, et l’on peut avancer
sans
S. 43
No II
Memoire
pour la Ville de Cologne
tendant à y obtenir l’établissement
d’une Académie
composée de Cinq facultés
Si les importans resultats du nouveau système
d’enseignement public ont été prevus par le plus sage
des Monarques, si les hommes éclairés, si la généralité des
habitans de l’Empire français, pour qui les besoins de l’instruction
étaient devenus une calamité, ont accueilli avec joie cette organisation
salutaire, avec quelles esperances consolantes les avantages qu’elle promet,
n’ont-ils pas été sentis par les Villes, tant de l’ancienne que de la
nouvelle France qui, avant les émentes revolutionnaire, et la guerre,
étaient le siège d’Universités célébres dont elles retrouvent l’image
dans les Academies projettées?
Parmi les villes qui furent le berceau des lumières,
Cologne tenait un rang distingué, son Université s’était acquis
des droits à la reconnaissance des Nations, et l’on peut avancer
sans
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sans hasarder une hypothése que la Westphalie, le Bas-
Rhin et une grande partie de la Belgique lui doivent leur
civilisation et leurs moeurs.
Florissante pendant cinq siècles, cette Université avait
su conserver son independance et sa doctrine à travers les orages
politiques et les troubles religieux jusqu’en 1798 ou le torrent des
innovations et la force l’anéantirent. Elle avait été la première
des Universités cis-Rhenanes, elle fut la dernière de la France.
Mais le jour de sa restauration est près de luire et la Ville
de Cologne fonde cet espoir encourageant sur la justice de ses titres,
sur la munificence de son Souverain; elle le fonde sur les
avantages incomparables de ses localités, de ses ressources, de son
influence infaillible sur l’instruction des Peuples, sur sa reputation
ancienne et respectable, enfin sur les resultats politiques et
industriels, qu’elle est à portée de produire.
Tant de considerations majeures établissent evidemment un
droit de préference en sa faveur à l’exclusion de toute autre
Ville du même ressort.
Mais avant de developper les motifs et l’objet de ce
mémoire, il devient nécessaire d’entrer dans quelques détails
historiques sur l’origine et l’organisation de l’Université de
Cologne, qui se glorifiait du nom de fille ainée de
l’Université de Paris.
Les établissemens scholastiques et academiques de la
Ville libre et Impériale de Cologne consistaient en une
Université composée de quatre facultés: savoir:
De Theologie De Jurisprudence
De Medecine De Philosophie
Elle avait en outre pour l’étude des humanités
trois Gymnases;
Gymnasium Tricoronatum (ou des jesuites)
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Gymnasium Laurentianum (ou de St Laurent)
Gymnasium Montanum (ou des Montains)
L’Université fut erigée en 1338 [!] par le Pape
Benoit XII. Urbain VIII.
Chacune des facultés qui la formaient, présidée par
un Doyen etait indépendante des autres et procedait exclusivement
à la promotion de ses grades; mais les Doyens et les Doctores
primarii se réunissaient en Conseil sous la présidence du Recteur,
lorsqu’il s’agissait de délibérer sur les intérèts généraux de
l’Université. Le Recteur était amovible et portait le titre
de Magnifiens. L’Université jouissait d’une police et
d’une juridiction particulière, elle se constituait aussi en Tribunal
pour connaitre des contestations des étudians entr’eux, et entre
ceux-ci et les Bourgeois, elle jugait méme et portait des
décisions en certains cas criminels; cependant elle n’avait point
de fonds affectés à son entretien, et les Professeurs tiraient leurs
honoraires uniquement des retributions que payaient les étudians
pour leurs promotions aux grades de Bachelier, de Licencié,
et de Docteur, car l’instruction était entièrement gratuite.
Les Professeurs de Theologie et de Philosophie
étaient necessairement ecclésiastiques, ceux de Jurisprudence, et
de Medecine, salariés par le Senat de la Ville, étaient
indistinctement ecclésiastiques ou Laïques.
La faculté de Philosophie, attachée aux Gymnases
y avait aussi ses professeurs qui, au moyen de leurs épargnes,
avaient cumulé un fonds dont ils se partagaient viagèrement
les modiques revenus, ils avaient d’ailleurs la table et le
logement chez les Regens des Gymnases.
Les Professeurs ecclesiastiques, sans honoraires
fixes, avaient l’expectance d’une prébende qui leur assurait
à la fin de leur pénible carrière des jours tranquiles, et
une